
Coach de vie ou psychologue ? — Comprendre ce qu’est un·e coach de vie et un·e psychologue, leurs similitudes et leurs différences
9 critères pour une bonne définition d’objectif
Les objectifs sont la pierre angulaire d’une pratique de coaching significatif. Nous parlons en termes d’objectifs, de directions et de résultats souhaités, car ils fournissent la structure essentielle qui empêche les séances de devenir des conversations éparpillées. Un objectif bien défini agit à la fois comme une boussole et un cadre : il guide le travail tout en établissant des limites claires à ce que nous essayons d’accomplir ensemble.
Pourtant, de nombreuses relations de coaching rencontrent des difficultés précisément parce que cet élément fondamental est mal compris. Sans clarté sur ce qui constitue un objectif significatif, nous risquons de poursuivre des directions qui paraissent productives mais qui, en fin de compte, ne mènent nulle part. Comprendre ce qu’est un objectif et ce que nous devons prendre en compte pour en définir un devient alors une condition préalable à tout travail de coaching constructif.
Un objectif de coaching est une réponse au sentiment que quelque chose dans votre vie ne fonctionne pas. C’est une manière d’avancer de là où vous en êtes vers là où vous souhaitez aller, fondée sur ce que vous ressentez plutôt que sur ce que les autres attendent de vous. Les bons objectifs reconnaissent à la fois ce que vous pouvez contrôler et les contraintes réelles de votre environnement.
Même si les objectifs semblent personnels, ils sont façonnés par le monde qui nous entoure. Les normes culturelles, les dynamiques familiales, les réalités économiques et les pressions systémiques influencent toutes ce que nous considérons comme digne d’être poursuivi. Reconnaître ce contexte ne retire rien à notre pouvoir d’agir ; cela l’approfondit. Un coaching ancré aide à clarifier quels objectifs sont véritablement les nôtres et lesquels peuvent avoir été hérités ou imposés. Cette clarté devient le fondement d’un changement significatif. (Pour en savoir plus) Le coaching et les objectifs s’inscrivent dans des cadres capitalistes pouvant transformer l’amélioration de soi en pression à la performance, dans des espaces privilégiés supposant un accès égal au changement, et dans des cultures individualistes ignorant les réalités systémiques. Il est essentiel de rester conscient·e de la manière dont le coaching peut devenir une forme de positivité toxique déguisée en empowerment. La réalité, c’est qu’il n’existe pas de « meilleure version de soi » car aucune version d’une personne n’est fondamentalement meilleure qu’une autre. Un objectif doit rester une solution à un problème, spécifique à la personne qui le formule. Ce que nous recherchons, c’est l’authenticité et l’équilibre, pas l’optimisation. Le problème ne vient pas de l’existence d’objectifs, mais du fait de les poursuivre sans en examiner l’origine; proviennent-ils d’un besoin réel ou d’une pression extérieure ?
Dans ce contexte, comment construire des objectifs à la fois authentiques et atteignables ? Comprendre que les objectifs s’inscrivent dans des systèmes ne signifie pas que nous sommes impuissant·es ; cela signifie que nous faisons preuve de stratégie quant à l’endroit où diriger notre énergie. La relation de coaching devient un espace pour identifier et renforcer l’autonomie personnelle dans des limites réalistes. Ces neuf critères guident ce processus, en veillant à ce que les objectifs soient à la fois ancrés dans le possible et alignés avec ce qui compte vraiment :
Pour voir comment cela fonctionne dans la pratique, regardons comment les neuf critères peuvent transformer des intentions vagues en objectifs clairs et réalisables :
Examinons un exemple en détail pour voir comment ces critères fonctionnent comme outils de processus et structurent la conversation de coaching :
« Je veux me sentir moins dépassé·e »
→ Grâce à ce processus, notre « Je veux me sentir moins dépassé·e » devient :
« Je veux me sentir plus calme pendant les conversations tendues, pour pouvoir répondre avec réflexion et exprimer mes limites, quelle que soit la situation. »
Cette transformation montre comment les neuf critères fonctionnent comme des outils de processus au cours des conversations de coaching. Même si l’énoncé final de l’objectif ne mentionne pas explicitement les neuf critères, chacun a contribué à affiner l’intention initiale en quelque chose de clair et de réalisable. Les critères ont servi d’échafaudage pour construire l’objectif, en aidant à explorer ce que « dépassé·e » signifiait vraiment, à examiner les coûts et les compromis, à relier l’objectif à des valeurs plus profondes et à envisager ce qui serait durable mais ce langage de cadre n’a pas besoin d’encombrer l’énoncé final.
Ces neuf critères servent de cadre de départ plutôt que de règles rigides ; chacun doit être interprété à la lumière de votre situation et de vos besoins particuliers. Cette approche adaptable rend le cadre utile dans de nombreux contextes.
Bien que ce cadre émerge de la pratique du coaching, son application s’étend bien au-delà des relations professionnelles. La plupart d’entre nous s’engagent naturellement dans une réflexion personnelle continue, identifiant les désalignements et cherchant à y remédier sans soutien extérieur. Les mêmes principes qui rendent les objectifs efficaces en séance peuvent guider ce travail personnel, en aidant à éviter les pièges fréquents des intentions floues ou des attentes irréalistes.
Cette polyvalence reflète une vérité plus large sur les outils de coaching : ce sont avant tout des cadres pour penser avec clarté et agir avec intention. Dans le travail autonome, la principale différence est qu’il faut se poser soi-même les questions qu’un·e coach poserait. Cela exige plus de discipline et d’honnêteté ; il est plus facile d’éviter les questions difficiles quand vous êtes celui·celle qui les pose, mais le cadre sous-jacent reste tout aussi pertinent.
Ces neuf critères offrent un cadre pour construire des objectifs qui respectent à la fois l’autonomie personnelle et les contraintes réalistes. Que vous travailliez avec un·e coach ou que vous engagiez une réflexion personnelle, ces principes vous aident à vous assurer que les changements que vous poursuivez sont à la fois significatifs et atteignables. Le but n’est pas de transformer votre vie en projet à optimiser, mais d’apporter clarté et réalisme au processus humain naturel de croissance et d’adaptation.
Travailler avec ces critères est en soi un processus de découverte. En les appliquant, vous pourriez constater que ce que vous pensiez vouloir évolue vers quelque chose d’assez différent. Ce n’est pas un échec, c’est le résultat naturel d’une auto-exploration honnête. La véritable valeur ne réside pas dans les objectifs eux-mêmes, mais dans la clarté et la conscience de soi qui émergent d’une construction d’objectif réfléchie.
Pour celles et ceux qui s’intéressent aux fondements scientifiques de la fixation d’objectifs, la théorie de la fixation des objectifs d’Edwin Locke constitue un bon point de départ.
Votre première séance est un cadeau, un espace ouvert pour explorer vos besoins, poser des questions et découvrir comment nous pouvons travailler ensemble.